FUT 18, Prédictions icônes : Garrincha

garrincha mini

Nous voilà donc au 3e épisode de notre fabuleuse petite série d’été de prédiction d’icônes pour FIFA18 ! Série où nous pouvons à la fois rêver de nouvelles icônes pour FUT18, et en même temps découvrir les histoires de certains joueurs qui ont éclaboussé de nombreux  stades de leurs talents. Pour cet épisode, je te préviens ça va sentir la Samba ! Alors, prépare-toi, va te chercher un verre de caïpirinha, fous une plage brésilienne en fond d’écran et en fond sonore tu te mets « Preciso me Encontrar » de Cartola et après «Mas que nada » de Elza Soares car on va allier déprime et danse dans cet épisode !  Après Edgar Davids et Ronaldinho, j’ai décidé d’aborder l’histoire fabuleuse et dramatique d’une légende Brésilienne qui a fait partie de la mythique équipe du Brésil des années 50-60, j’ai nommé Manoel Francisco dos Santos, dit Garrincha !

Garrincha

Pourquoi j’ai choisi Garrincha ?

Garrincha est un joueur mythique, une légende, qui, à mes yeux, est né 50 ans trop tôt, car aujourd’hui il aurait été l’un des meilleurs joueurs du monde, un joueur qui aurait rempli des stades à lui seul par son sens du spectacle et du dribble ! C’était en quelque sorte le Ronaldinho de l’époque, mais, hélas pour lui, à une époque où les dribbles n’étaient pas aussi populaires qu’aujourd’hui, à une époque où YouTube n’existait pas, et, surtout, à une époque où les cartons n’avaient pas encore été inventés : du coup si tu dansais trop sur le terrain, l’ancêtre de De Jong ou Van Bommel était là pour te rappeler qu’il n’était pas là pour danser lui ! Une autre malchance, ou chance ça dépend comment on voit la chose, c’est que Garrincha a percé en même temps qu’une autre grande légende, le roi Pelé ! Alors on peut se dire « Ça doit être top de jouer avec Pelé ! », c’est vrai, mais aujourd’hui on se souvient plus volontiers de Pelé que de Garrincha !

 

Personnellement, j’ai découvert Garrincha lorsque j’étais gosse : il y’avait un dessin animé, « Les enfants du mondial », avec un grand père, journaliste sportif retraité, qui racontait à ses petits-enfants des histoires sur des légendes du foot. Un peu en mode Père Castor, mais niveau foot ! Et l’épisode sur Garrincha m’avait terriblement marqué par l’histoire dramatique de cet enfant prédestiné à tout (ou plutôt à rien) sauf au football, ainsi que par sa fin tragique ! Mais ne te casse pas le cul à rechercher ce dessin animé, il est introuvable !!

Sa carrière (ou plutôt son histoire)

Manoel Francisco dos Santos, dit Garrincha, est né le 28 octobre 1933 à Magé dans l’état de Rio de Janeiro au Brésil. Comme beaucoup de grands talents brésiliens, il est issu d’une famille pauvre. Son histoire, il n’y a pas besoin de la scénariser elle est un film à elle toute seule : son père avait sombré dans l’alcool, et Garrincha est né avec certaines malformations. Ainsi sa colonne vertébrale était déformée et ses jambes arquées. Adulte, sa jambe droite sera d’ailleurs plus longue que la gauche de 6 centimètres. Autant dire qu’a la base Garrincha n’avait pas vraiment le physique adéquat pour devenir footballeur !

 

Garrincha est le surnom que lui donnera sa sœur étant enfant à cause de sa démarche, sa vivacité et son caractère qui lui rappellent un petit oiseau local, insaisissable et qui préfère d’ailleurs se laisser mourir que de se faire attraper, appelé par le même nom. Ses proches le surnomment également « Mané », qui est à la fois le diminutif de Manoel, mais qui signifie également en portugais brésilien « fou » ou « simple d’esprit ».

Durant son adolescence, Garrincha ne semblait pas intéressé par une carrière dans le football, ou alors il s’était juste fait à l’idée que son handicap l’empêcherait d’y accéder, et ce ne sont pas les grands clubs (Flamengo, Vasco de Gama et Fluminense) qui vont lui donner tort : à tour de rôle, ils le rejettent à cause de sa malformation. C’est finalement en 1953, à 20 ans, qu’il est repéré par un joueur de Botafogo (Araty Viana) lors d’un match avec la fabrique de textile où il travaille. Il participera alors à une journée de test où il éblouira l’assemblée par ses dribbles et sa vivacité ! Il est alors invité à s’entraîner avec l’équipe, mais sans encore en faire partie, et lors d’un petit match d’entrainement, il réussit à faire vivre un très mauvais quart d’heure à Nilton Santos, qui, à l’époque, était le latéral gauche de la Seleção! La légende raconte d’ailleurs que c’est Nilton qui a réclamé son recrutement définitif, pour ne plus jamais avoir à jouer contre lui ! Ça y est, une légende commence à écrire les premières pages de son histoire !

Garrincha débutera donc sa carrière dans le club de Botafogo, avec qui il mettra un triplé pour son premier match et séduira immédiatement le stade par ses dribbles. Deux ans plus tard, en 1955, il découvrira les joies de la Seleção et en 1957 il fêtera son premier titre national auquel il contribua largement avec 20 buts en 26 matchs en tant qu’ailier droit ! Le peuple s’identifiera très vite à ce jeune joueur par ses origines modestes, ses dribbles et sa capacité à faire le spectacle. On le surnommera d’ailleurs « Alegria do Povo », traduis en français par « La joie du peuple ».

En 1958, il sera convoqué par le sélectionneur de la Seleção pour la Coupe du Monde, mais sera laissé les deux premiers matchs sur le banc par ce dernier, qui le trouvait irresponsable et trop limité intellectuellement pour supporter la pression de tels matchs. Garrincha n’est d’ailleurs pas le seul joueur à devoir se contenter du banc, un certain Pelé se retrouve dans la même situation. Lors du 3e match, contre l’URSS, certains cadres de l’équipe réclament la titularisation de Pelé et Garrincha. Bien leur a pris, car Manoel va éclabousser ce match de son talent et montrer au monde entier sa capacité de dribbleur fou ! Il restera d’ailleurs titulaire durant toute la compétition et distribuera deux passes décisives à Vava lors de la finale. Le Brésil gagnera alors cette finale contre la suède, pays hôte, et Garrincha sera nommé parmi les onze meilleurs joueurs de la compétition. Mais sa performance fut légèrement éclipsée par l’éclosion d’une légende de 17 ans, son compère Pelé.

 

Après ce premier titre mondial, le joueur deviendra le maître à jouer du Botafogo, qui, avec le Santos de Pelé, était l’un des meilleurs clubs du moment. Il enchaînera alors titres et matchs de gala.

Quatre ans plus tard, en 1962, Garrincha participe à sa deuxième Coupe du Monde, qui se déroule cette fois sur son continent, au Chili. Lors de cette édition, Pelé se blessera lors des matchs de poules et l’équipe reposera alors sur les épaules de Garrincha. Il distribuera à nouveau les passes décisives, et sera même présent dans tous les buts de son équipe en quart de finale contre l’Angleterre : 2 buts et une passe décisive pour une victoire 3-1. En demi-finale contre le pays hôte, le Chili, il réussira à nouveau un doublé avant de se faire exclure pour avoir répondu aux tacles et gestes violents dont il était victime. Il sera finalement blanchi et pourra jouer la finale contre la Tchécoslovaquie qui sera battue 3-1. Meilleur buteur ex-aequo du tournoi avec 4 buts, Mané sera alors élu joueur du tournoi.

Il continuera encore à briller un peu après cette Coupe du Monde. Il gagnera des titres pour Botafogo et intéressera des clubs européens, mais aucune offre n’aboutira finalement.

C’est alors que commence le déclin de sa carrière, ou plutôt de sa vie. Tombé dans l’alcoolisme, sa forme physique en pâtit, il se blesse régulièrement et ses dribbles commencent à manquer d’explosivité. De 1963 à 1965, il n’aura participé qu’à 30 matchs pour le compte de Botafogo qu’il quittera finalement après 12 saisons, 3 titres nationaux et 232 buts en 581 matchs.

Sa popularité lui permet alors de signer au Corinthians, mais il ne jouera finalement que très peu et entamera définitivement sa descente aux enfers.

Il participera à la Coupe du Monde de 1966, non pas pour son talent actuel, mais car les autorités nationales ont réclamé que ce devait être les vainqueurs de l’édition 1958 et 1962 qui devaient représenter le pays lors de cette nouvelle édition de la coupe mondiale. Garrincha ne sera alors que l’ombre de lui-même et ne brillera que par de rares coups d’éclat. Le deuxième match du tournoi sera d’ailleurs son dernier match pour le compte de la Seleção, et également sa seule défaite en équipe nationale,  avec 3-1 contre la Hongrie. Lors de cette Coupe du Monde, le Brésil, tenant du titre, ne passera d’ailleurs pas les poules … C’est la fin de l’histoire d’amour entre Garrincha et la Seleção, après 50 matchs, 43 victoires, 6 nuls et 12 buts.

 

Après cela, Garrincha suivra son épouse Elza Soares (si tu as mis les chansons dont j’avais parlé, tu sais qui c’est 😉 ) dans ses tournées en Europe. En 1968, il signe dans le club colombien d’Atletico Junior avec lequel il n’aura joué qu’un seul et unique match. Il retourne alors au Brésil et s’engage à Flamengo avec qui il jouera très peu. Il se retrouvera alors sans club en 1970 et un an plus tard il manque de s’engager avec le club français du Red Star, mais aucun accord n’arrivera.

Sa fin de carrière sera alors ruinée par l’alcool et l’arthrose. Il est alors sans le sou et dépressif, et l’alcool l’impliquera dans plusieurs accidents de voiture, dont un qui coûtera la vie à la mère de sa femme. Il finira sa carrière dans le petit club d’Olaria en 1972, et aura droit un an plus tard, le 19 décembre 1973, à un dernier hommage sur le terrain devant plus de 130 000 spectateurs dans le mythique Maracanã lors de son jubilé, un match qui opposera les champions du monde brésiliens de 1970, avec Garrincha sur l’aile droite, à une sélection du reste du monde. Le public assistera alors au dernier salut d’un artiste à la fin de carrière gâchée …

Les recettes de ce jubilé seront d’ailleurs reversées à Garrincha, qui distribuera une grosse part à ses 8 filles, et gardera le reste pour éponger ses dettes. En 1977, Eliza Soares le quitte, et le joueur terminera alors sa vie seul et retranché dans une petite maison que lui prête l’État. Après plusieurs tentatives de suicide, il se retrouve interné 15 fois soit en psychiatrie, soit en cure de sevrage. Il apparaîtra une dernière fois au grand public en 1980 sur un char du Carnaval de Rio, loin de sa période dorée. Il restera assis sur le char, affichant le regard vide et triste d’un monument qui a sombré dans l’alcool.

 

Il s’éteindra finalement le 20 janvier 1983, à 49 ans, des suites d’une cirrhose. C’est alors que le Brésil s’est rappelé des grandes heures de cet homme qui leur a apporté tant de joie et de plaisir balle au pied. Son corps sera exposé au Maracanã, avant d’être transporté sur un camion de pompier à Pau Grande par la même route que les joueurs brésiliens avaient prise en 1958 pour fêter leur sacre mondial. Lors de ce dernier voyage, il sera accompagné de plusieurs milliers de Brésiliens venus lui rendre un dernier hommage jusqu’à sa tombe ou l’on peut encore lire aujourd’hui « Ci-gît la joie du peuple, Mané Garrincha. A Alegria do Povo ». Après avoir fait tant sourire, et avoir apporté tant de joie, la légende s’en va dans les larmes de sa nation.

 

Aujourd’hui, Garrincha a sa petite statue à l’entrée d’un stade à son nom à Brasilia, et les vestiaires du Maracanã portent également les noms de Garrincha et Pelé.

En 1998, il est nommé parmi les onze joueurs de l’équipe mondiale du 20e siècle de la FIFA aux côtés de Lev Yachin, Carlos Alberto, Nilton Santos, Beckenbauer, Bobby Moore, Cruyff, Di Stefano, Platini, Maradona et Pelé.

Palmarès
Vainqueur de la Coupe du monde 2 1958,1962 (Brésil)
Vainqueur de la coupe Bernardo O’higgins 3 1955, 1959, 1961 (Brésil)
Vainqueur de la coupe Oswaldo Cruz 3 1958, 1961,1962 (Brésil)
Vainqueur de la coupe Roca 1 1960 (Brésil)
Champion de l’état de Rio de Janeiro 3 1957, 1961,1962 (Botafogo)
Vainqueur du tournoi Rio-São Paulo 3 1962, 1964, 1966 (Botafogo)
Vainqueur du tournoi de Mexico 1 1962 (Botafogo)
Vainqueur du tournoi de Paris 1 1963 (Botafogo)
Pourquoi Garrincha pourrait faire partie des icônes ?

Maintenant je ne me fais pas trop d’illusions, il y a peu de chance qu’il soit Icône sur ce FUT 18 : à l’image de sa vie et de sa carrière il a fini par se faire oublier. Mais j’espère quand même un jour pouvoir le voir en tant que légende ou icône sur un FIFA, et, même si ce n’est pas le cas, j’espère que cet article n’a pas été vain et qu’il vous aura appris des choses, et surtout apporter du plaisir et diverses émotions en le lisant.

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JE VOUS METS QUELQUES LIENS DE COMPILATIONS SUR GARRINCHA :

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