Extraterrestre au sein de sa licence, « Yakuza : Like a Dragon » s’impose comme un des derniers JRPG de cette année 2020. Pari réussi, ou fail monumental ?
Yakuza : Like a Dragon
Replaçons le contexte. Le monde attend la next-gen, les attentes sont aussi variées qu’élevées, le confinement en a éprouvé plus d’un, bref : Le public a rarement été aussi difficile en matière de jeu vidéo. Sega et le Ryu ga Gotoku Studio décident malgré tout de sortir « Yakuza : Like a Dragon », très attendu par les fans et les critiques. Autant vous dire qu’à vue d’œil, on avait peur.
Après 6 opus développés en jeu d’action-aventure style Beat them all, Yakuza 7 décide de renouveler ses codes et se transformer en JRPG sous l’impulsion d’un changement de héros principal. La peur grandit.
C’est donc avec appréhension que je lance le jeu sur PS4, avançant un pas dans le vide et prêt à toutes les surprises possibles et imaginables. Résultat du compte : Peur injustifiée.
Une tête de mule à l’origine d’un scénario plus que complet
Début des années 2000 : Vous débarquez dans le jeu dans les yeux d’Ichiban Kasuga, jeune Yakuza de la famille Arakawa, membre du clan Tojo. Confiant, sensible et avec un (très) fort caractère, on se rend vite compte que ses émotions prennent souvent le dessus. Tout au long d’une histoire qui tourne autour de lui, le jeune Yakuza grandit, murit, sans pour autant perdre son côté attachant.
L’histoire étant le point le plus important de cet opus, et le début du jeu étant particulièrement sujet aux surprises, j’éviterai d’aller dans les détails. Autant vous le dire d’emblée, si vous n’aimez pas lire et/ou écouter les dialogues ainsi que les trames scénaristiques, vous ne pourrez pas profiter du jeu pleinement. Beaucoup d’efforts ont été réalisés pour nous attacher aux personnages, à la ville (également différente) et au contexte du jeu. Et là où les Yakuza précédents compensaient la largeur de l’histoire par leur tendant action-aventure dynamique et éclectique, les combats sont ici plus stratégiques et donc lents.
Point important : Le jeu est entièrement doublé en japonais ou en anglais, tout en étant sous-titré français.
Dragon Quest des années 2000
Je vous l’ai annoncé en début d’article, Yakuza 7 est un JRPG, autrement dit un jeu de rôle au tour par tour. Inspiré par Dragon Quest (qui bénéficie de nombreuses références au sein du jeu) et très ressemblant à Persona, la plus grande difficulté était d’adapter un format comme celui-ci avec une représentation « réaliste » du Japon contemporain. Un problème compensé par l’imagination débordante d’Ichiban qui vous entrainera dans des combats toujours plus loufoques.
Pour compenser la lenteur d’un format tour par tour, le jeu agrémente les combats de QTE (Quick time events). Il faudra parfois appuyer répétitivement sur un bouton, parfois avoir un bon timing,… Plutôt bien vu. Très important également : Le jeu ne lésine pas sur les animations grandioses, renforcées tout au long du jeu.
Qui dit JRPG dit également groupe, personnages, caractéristiques, magie… Il est donc maintenant question de coopération et de synergies entre les personnages. Il vous faudra renforcer votre équipe avec le bon équipement, choisir les bons personnages au bon moment, jouer sur les faiblesses/résistances, et vous recruterez des nouveaux membres tout au long du jeu. Petite anecdote : Attendez-vous à des sans-abris mages/prêtres, à des détectives tank,… On est dans les années 2000, ne l’oubliez pas !
Vroum vroum canettes
En dehors de la trame principale, le jeu nous propose une quantité astronomique de quêtes secondaires et de mini-jeux. Il m’est arrivé de passer trois heures sur le même mini-jeu, oubliant totalement l’histoire pour me concentrer sur ce dernier. Elles ne sont certes pas autant scénarisées que l’on pourrait le souhaiter, mais viennent en tout cas rallonger encore davantage une durée de vie déjà très haute. Ils permettent également d’aérer le jeu et la concentration de ce dernier sur l’histoire principale.
Univers & Graphismes
Une grande force des Yakuza a toujours été de reproduire avec précision les quartiers japonais dont ils s’inspirent. L’opus numéro 7 ne fait pas d’exception, et l’immersion a été travaillée. Néanmoins, certains points font un peu tache pour un jeu sorti en 2020 : des arrière-plans parfois bâclés pendant les cinématiques, des animations répétitives en dehors des combats, des citoyens dont on fait rapidement le tour des designs. Le jeu reste plutôt beau et immersif, mais en deçà de ce qu’on aurait pu espérer.
ATTENTION : Ce point pourrait être arrangé une fois le jeu sorti sur les consoles next-gen. Pour cela, il faudra probablement attendre 2021.
Conclusion
N’étant pas un fan hardcore de la série, difficile d’établir précisément si Yakuza 7 est aussi bon que ces prédécesseurs malgré ses nouveautés et ses prises de risque. Néanmoins, en arrêtant de le comparer, on se rend compte que c’est un bon jeu, qui ravira à merveille les amateurs de JRPG et du Japon de manière générale. L’histoire est très bien scénarisée, les combats sont calmes, mais passionnants, les personnages attachants. Avec sa durée de vie immense (qui peut faire peur à plus d’un) et sa variété d’expériences de jeu, pour peu que vous n’ayez pas peur de lire, lire, et encore lire les sous-titres français, il sera sans aucun doute combler votre confinement et votre fin d’année 2020.